On pense tous connaitre le H du signe TDAH.

Ce H que beaucoup prononcent même quand le porteur n’a pas de diagnostic. Le H de l’hyperactivité, cet état d’activité constante et d’instabilité de comportement, s’accompagnant de difficultés d’attention, observé notamment en cas d’anxiété ou chez l’enfant. (Définition du Larousse).

Ce H peut apparaitre sous 3 formes chez le porteur du trouble de l’attention.

La plus connue, c’est l’état d’hyperactivité physique. Cet état est le plus souvent visible chez l’enfant. On le remarquera à table, en promenade, à l’école, dans tous les environnements où les règles sociales impliquent de la concentration, de l’immobilisme, du maintien …. Lorsque l’enfant grandit souvent il apprend à gérer  sa motricité. Les signes extérieurs se transforment alors en des mouvements de jambes, de mains …

Le H peut aussi représenter l’hyperactivité cérébrale. … Plus souvent visible chez l’adulte, cela se traduit par une multitude de pensées dans un même laps de temps.  Le porteur du trouble peut le manifester par un flot de paroles rapides, décousues (passer d’une idée à l’autre sans rapport entre elles) ou rajouter des détails (une histoire racontée par un porteur de TDAH peut prendre 20 min là ou une personne sans trouble la raconterai en 5 …)

Mais, dans certains cas le H peut aussi représenter une hypoactivité ou un  rythme cognitif lent (Sluggish cognitive tempo).

Peu connu, cette pathologie a été découverte en 1984. Dans une étude réalisée en 2018, R. Barkley mentionne que sur 1922 enfants américains, 5% présentaient des symptômes SCT.  En France, le service neuro-cognitif  de Montpellier qui accueille 1500 patients TDAH, constate que, parmi eux, 100 à 150 patients représenteraient des symptômes de SCT.

Aujourd’hui certains spécialistes ont démontré que le SCT existait seul en dehors du TDAH, d’autres que le TDAH serait une de ses comorbidités. A ce jour, aucune théorie ne permet de confirmer ou d’infirmer que l’hypo activité, ou SCT, est,  ou non liée au TDAH.


Les symptômes connus aujourd’hui  sont :  
La rêverie compulsive, Le brouillard mental, L’hypoactivité / passivité, La lenteur, La vigilance incohérente, Une vitesse de travail lente, L’isolement ou le retrait socialL’esprit semble être ailleurs, perdu dans ses pensées , le regard fixe dans l’espace, Une forme de léthargique ou moins d’énergique Des difficultés à rester éveillé ou alerte, une apparence somnolente, Une forme d’apathie ou de renfermement sur soi, moins engagé dans des activités Une perte du sens de ses idées, une dispersion mentale, Les informations sont traitées moins rapidement ou avec moins de précision
L'homme face à son trouble et au tourbillon qu'il entraine. De Pixabay : Kellepic / Geralt

Les conséquences dans la vie quotidienne :

Un dialogue externe peu développé ou pratiqué, Une activité par jour, voire pas du tout (la mise en mouvement est très compliquée). Une image extérieure de personne distraite, feignante, peu motivée.  Un isolement, pas ou peu de relation sociale, une diminution de la qualité de vie, Une anxiété, une augmentation du stress et des comportements suicidaires, Des échecs scolaires ou professionnels.

A cause du peu de connaissance des implications et des origines du SCT associé ou non avec un trouble du déficit de l’attention, sa prise en charge est complexe. On sait, par exemple, que les médicaments à base de méthylphènidate donnés pour les TDAH ont peu d’effets sur le SCT et donc diminuent les effets sur le TDAH. On comprend aussi qu’un enfant souffrant de ce symptôme pourra bénéficier d’un aménagement scolaire basé sur le temps et non sur la fatigabilité contrairement à un TDAH par exemple.  

Source :

http://blog.tdah-adulte.org/2012/06/symptome-n3-hypoactivite.html

http://russellbarkley.org/factsheets/SluggishCognitiveTempo.pdf

Pixabay : Kellepic / Geralt