Avant de définir concrètement l’association entre le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et l’impulsivité, un petit rappel des 2 éléments me semble important. Notamment pour ne pas confondre l’impulsivité et le TOP (trouble de l’opposition avec provocation).

  • Le Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est un trouble neurologique cognitif
    qui entraîne une instabilitéTDAH 3 symptômes inattention, impulsivité, hyper activitéattentionnnelle1 chez son porteur. Le TDAH se présente sous 3 formes : à dominance inattentive, associé à de l’hyperactivité  ou de l’impulsivité, un mixte des 2 autres formes.
  • L’impulsivité : F. Gerard Moeller, professeur à l’université de Virginie définit en 2001 dans l’American journal of psychiatry, l’impulsivité comme « d’une prédisposition à réagir rapidement et sans planification à des stimuli internes ou externes, sans égard aux conséquences possibles pour l’individu impulsif ou les autres » (p. 1784, traduction libre).

La personne prend donc des décisions rapides sans tenir compte, en amont, des conséquences de celles-ci.

BD Lucine et Enzo par Emma

 

Comment ses 2 éléments interagissent-ils et quelles sont les conséquences pour le porteur de troubles ?

Dans son ouvrage R. Barkley2 nous explique que, pour le porteur du TDAH,  l’impulsivité se traduit par un manque d’inhibition. L’inhibition c’est la possibilité pour chacun de contrôler ses impulsions, de s’adapter socialement aux normes et de respecter les personnes.

Pour le porteur du TDAH, un manque de maturité des outils comportementaux entraine le manque d’inhibition.

Dès lors, on peut voir chez le porteur du TDAH de l’impulsivité émotionnelle ou comportementale.

Cela peut se traduire

Chez l’enfant par :

Chez l’adulte par :

  •      Des réponses intempestives,
  •     Des prises de paroles inappropriées ou hors sujet,
  •     Du mal à attendre son tour,
  •     S’impose dans un groupe,
  •     L’utilisation des effets des autres sans leur demander,
  •     L’envahissement de l’espace vital de l’autre,
  •     Un comportement émotionnel décalé (des rires ou des pleurs trop prononcés et non adaptés à la situation),
  •     Une intolérance à la frustration.
  •     La recherche de gratification immédiate, sans tenir compte des contraintes liées.
  •       Le développement des addictions comportementales (tabac, alcool, sport extrême, comportements sexuels à risque, achats compulsifs etc …)
  •       La perte de patience (dans les files d’attente, les rendez-vous, sur la route etc …)
  •       L’instabilité professionnelle ou personnelle,
  •       Le développement des angoisses, dépression, état suicidaire
  •       Pour les femmes le manque d’inhibition émotionnelle et les hormones peuvent entrainer des phases dépressives, des états de procrastination.
  •       Des difficultés relationnelles  liées à des comportements intrusifs ou inadéquats avec les conventions sociétales.
    Comme l’envahissement des espaces vitaux des autres (en lisant ses mails, en rentrant dans les pièces sans frapper etc …).
    Le fait d’imposer sa présence dans les groupes ou l’organisation d’un système, en ne tenant pas compte des idées des autres ou en les  interrompant.
    Les réactions agressives verbalement ou physiquement qui peuvent à  l’extrême devenir violentes (coups, mise en danger de soi et d’autrui).

 

Tout cela est –il une fatalité ? Est-ce que tous les porteurs de TDAH avec une dominance impulsive ou mixte deviennent des nomades violents et solitaires ? Non …..

Aller d'un job à l'autre

 

Le TDAH est de plus en plus étudié, référencé, compris et surtout vulgarisé. Aujourd’hui on sait que la seule prise en charge médicale ne suffit plus. Qu’un environnement adapté peut aussi permettre au porteur du trouble d’acquérir la maturité et les outils pour apprendre à gérer son impulsivité.

Parmi eux on retrouvera les thérapies longues ou brèves, les médicaments, mais aussi l’activité sportive, la relaxation, les activités permettant de travailler les habilités sociales comme le théâtre et le coaching.

Les méthodes de communications bienveillantes, de valorisation et de responsabilisation peuvent offrir, au porteur du TDAH, la possibilité d’agir sur son impulsivité.

 

 

 

Sources :

https://www.erudit.org/fr/revues/pv/2013-v12-n1-pv01421/1025226ar/#:~:text=Il%20s%27agit%20%C2%AB%20d%27,1784%2C%20traduction%20libre).

http://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/8337/1/031930052.pdf : thèse sur Le TDAH, L’impulsivité et les comportements violents chez les hommes incarcérés par Catherine AUDY-DUBÉ

Manuel de l’hyperactivité et du déficit de l’attention : le TDAH chez l’adulte par De Martin Desseilles, Nader Perroud, Sébastien Weibel

Symptomes : comment combattre l’impulsivité ? TDAH (dys-positif.fr)